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chapitre douzième.

qu’avec mon canot j’irais le retrouver dans le Sud. L’aimable éditeur du journal le News and Courier se promettait d’annoncer mon départ à la population et de la rassembler pour me dire adieu comme savent le faire les gens de la Caroline du Sud. Voulant éviter cette publicité, je quittai discrètement la ville le vendredi 12 février et je remontai l’Ashley jusqu’au ruisseau Wappoo, sur le bord opposé de la rivière.

Un bateau à vapeur m’envoya un salut strident au moment où j’arrivai à l’embouchure du Wappoo, ce qui me fit sentir que, quoique étranger dans ces parages, j’étais au milieu d’amis.

Je suivis ensuite un courant d’eau salée que prennent les bateaux à vapeur pour traverser les grands marais de la Caroline du Sud. Du Wappoo, j’allai par Elliot-cut dans la grande rivière Stono, dont le littoral marécageux est bordé de forêts montant sur les falaises peu élevées des hautes terres ; je ramai vigoureusement pour arriver à Church-Flats, où l’on voyait, sur le rivage, Avake-Wide, avec son magasin et son débarcadère.

Un peu plus loin, les courants de marée se divisaient en deux branches : l’un, le Stono, se retirant vers la mer, et l’autre prenant la direction du North-Edisto. Neu-Cut réunit Church-Flats avec Wadmelaiv-Sound, surface d’eau qui n’a que deux milles de largeur et autant de longueur. Du Sound, la riviève Wadmelaw entre dans un coude du Dahoo. Les navires d’un tirant d’eau de huit pieds et demi peuvent se rendre à Charlestown, à marée haute, par la route que je suivais dans la direction du Nord-Edisto.