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EN CANOT DE PAPIER.

me rappela que cette froide matinée d’hiver était le 1er décembre, et que le tempétueux Hattéras, au sud duquel je devais trouver un climat plus doux, était encore bien loin. La vigueur des coups de rames que je donnai en suivant l’île Paramore (que les gens du pays appellent Palmor), pour arriver jusqu’à l’entrée si large de la passe du petit Machicongo, rendit la chaleur à mes membres engourdis. Cette large porte de l’Océan me laissa passer en paix par son chambranle occidental, car le jour était calme.

Du petit Machipongo au grand Machipongo, la plage s’appelle l’île Hog. Le passage de l’intérieur est borné à l’ouest par l’île Rogue, où s’élève une maison solitaire. À l’extrémité sud de cette île, on trouve un petit magasin dans une crique et un phare sur le rivage ; un peu plus loin est établie une exploitation dans une forêt de pins.

À midi, j’avais traversé sans danger la passe du grand Machipongo et longé quelques milles de l’île Cobb jusqu’à Sand-shoal, où l’on voit l’hôtel des Trois Frères Cobb, qui donne un aspect riant à ce vaste désert de sables arides. À la pointe sud de l’île Cobb, la passe de Sand-shoal a une profondeur de douze pieds d’eau sur sa barre, à marée basse.

Le lendemain, je traversai la large baie (8 milles) sur un bac à rames qui fait régulièrement le service avec le continent ; le canot fut mis sur une voiture et transporte par terre à cinq milles de Cherrystone, le seul point près du cap Charles où un bateau à vapeur de Norfolk amène les voyageurs.