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XI
introduction.

pu s’épargner, toute la distance, les quatre mille six cents et quelques kilomètres qui séparent l’estuaire du Saint-Laurent du golfe du Mexique. De même, voyageant seul et par petites étapes à travers des pays souvent peu peuplés et même quelquefois déserts, il a recueilli dans son excursion une foule d’anecdotes ou de renseignements nouveaux inédits qui représentent en quelque sorte la gamme des mœurs de cet immense littoral, et il les reproduit avec la sincérité des impressions individuelles, mûries et réfléchies dans l’isolement où il vivait.

C’est tout cela qui constitue la remarquable originalité de ce récit ; mais de tout cela aussi il résulte forcément l’emploi d’une multitude de termes et de locutions empruntés aux idiomes locaux et qui nous eussent fort embarrassé si l’auteur, ayant bien la conscience qu’ils seraient sans doute assez difficiles à comprendre même pour ses compatriotes, n’eût pas eu soin de fournir des explications qui nous ont singulièrement aidé dans notre travail. Ce n’a donc pas été là que s’est trouvée la grosse difficulté, c’est dans la nomenclature géographique.

Comment traduire ce mot Sound qui se rencontre si souvent dans la seconde moitié du volume ? Ce mot est d’origine germanique, et dans son véritable sens étymologique il signifie séparation. Géographiquement, les Scandinaves et les Allemands, qui l’écrivent Sund, l’ont appliqué à tout bras de mer resserré qui sépare deux