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LÉON TOLSTOÏ

de ses enfants, résolut de régulariser sa situation et d’épouser sa maîtresse et, par un étrange jeu du sort, son mariage eut lieu le même jour que le mariage de Kouzminsky avec Tatiana Bers. Les deux couples se rencontrèrent en troïka, en été 1867, près de Toula, alors qu’ils se rendaient pour la cérémonie à des villages voisins.

Ces divers événements de la vie de famille provoquèrent une série de lettres des plus intimes entre ces différentes personnes, surtout de la part de Léon Nicolaievitch qui, avec son tact et son esprit habituels, sans aucune pression, sut ramener chacun dans la voie normale.

Aucun autre incident notable ne se produisit alors à Iasnaïa Poliana. En juin 1867, Tolstoï écrit à son ami Fet :

« Si je vous écrivais chaque fois que je pense à vous, vous recevriez de moi deux lettres par jour. Mais on ne peut dire tout ; de plus, c’est tantôt la paresse, tantôt, comme maintenant, les occupations.

« Ces jours derniers, je suis revenu de Moscou et j’ai entrepris une cure très sérieuse sous la direction de Zakarine, et, principalement, je publie mon roman chez Riss ; je prépare et envoie le manuscrit et les épreuves, et je dois le faire chaque jour sous peine d’une indemnité pour le retard dans la publication. C’est, comme vous le savez, à la fois agréable et ennuyeux.

« Au sujet de Fumée je voulais vous écrire depuis longtemps, et naturellement, juste la même chose que vous m’écrivez. C’est précisément pourquoi nous nous aimons. Nous pensons de la même façon avec la raison du cœur, comme vous le dites. À pro-