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LÉON TOLSTOÏ

nous pourrons très bien lire votre écriture. Sophie vous écrira probablement dans cette lettre, et vous donnera tous les détails sur le petit Serge, ce qui, nous le savons, vous intéresse le plus. Il y a trois jours il a commencé à tousser et il fallait voir l’effroi des grands-parents. Ils aiment nos enfants autant que nous. Pour Tania on a appelé un médecin spécialiste, et il nous a rassurés en affirmant qu’elle n’a pas de maladie de poitrine. Il nous a dit seulement qu’elle a besoin de soins. Elle était encore très faible à cause de la fièvre, qu’elle a eue encore ici, mais voilà trois jours que la fièvre a disparu[1]. »

En mai 1866 naquit le second fils, Ilia. L’augmentation de la famille les obligea de prendre, outre une bonne pour les aînés, une bonne anglaise, et ce fait de peu d’importance changea d’un coup tout le régime de la famille.

Pendant ce temps, Tolstoï s’occupait de ses terres. Il fit venir de bons reproducteurs et améliora les races de ses animaux de basse-cour. Son conseiller en cette matière était son ami et voisin, D. A. Diakov. Tolstoï l’aimait beaucoup et le tenait pour un maître compétent. Diakov venait souvent à Iasnaïa Poliana et amusait toute la compagnie par ses récits. Il avait beaucoup d’humour, était gai, bon, agréable. C’est en 1866 que Tolstoï fit planter le bois de bouleau qui est devenu si admirable.

En novembre Tolstoï partit pour Moscou, pour étudier au musée Roumiantzev les manuscrits des

  1. Archives de L. N. Tolstoï.