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VIE ET ŒUVRE

pour tous on ressent de la tendresse et de l’irritation[1]. »

Ils passèrent février et une partie de mars à Moscou. De là, Tolstoï écrit à sa tante Tatiana Alexandrovna qui est restée à Iasnaia :

« Nous vivons comme toujours. Sonia et les enfants, Dieu merci, sont bien portants. Chez les Bers aussi tout va bien. Nous les voyons chaque jour, et chaque jour quelqu’un chez nous ou nous chez quelqu’un — les Perfilev, Gortchakov, le petit Obolensky avec sa femme. Aujourd’hui viendra chez moi Tchitcherine, que vous aimiez tant, et qui est toujours le même. Je pense que Sonia ajoutera quelques mots. Moi, je me hâte et vous écris pour vous demander un service. J’ai envoyé hier, à votre nom, des graines. Soyez assez aimable pour les donner au jardinier, et dites-lui qu’il ne sème pas les plantes de serre — azalées, camélias, acacias, etc. — avant mon arrivée. Il ne sait pas dans quelle terre ni comment les semer. Nous n’avons pas encore reçu un mot de vous. Écrivez-nous quelques lignes, que nous sachions au moins si vous êtes bien portants. Que font Serge et Machenka avec les enfants ? »

Dès que ce fut possible, ils retournèrent à Iasnaia Poliana. Là, c’est de nouveau le tohu-bohu, les parents, les amis, l’exploitation, la chasse. Au mois de mai 1865, Tolstoï écrit à Fet une lettre intéressante où s’exprime son état d’âme d’alors.

« Pardonnez-moi, cher Afanassi Afanassiévitch, d’avoir tant tardé à vous répondre. Je ne sais vraiment comment cela s’est fait. Il est vrai que, pen-

  1. Archives de T. A. Kouzminsky.