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LÉON TOLSTOÏ

« Tout ce temps la vieille bonne Agafia Mikhaïlovna, que le comte et la comtesse aimaient beaucoup, restait près d’eux et les consolait :

« — Oh, petite mère, Sophie Andréievna, ne vous affligez pas tant ; à l’homme vivant tout peut arriver ; Dieu aidera et tout passera.

« À ce moment arriva un autre médecin que l’on avait aussi envoyé chercher. Les deux docteurs causèrent entre eux, et décidèrent que le bras était bien remis, seulement le comte devait rester six semaines au lit.

« Après le dîner les médecins partirent pour Toula.

« Durant ces six semaines la vieille Agafia Mikhaïlovna ne quitta pas le comte ; elle veillait près de lui, dans un fauteuil. Au bout de six semaines, le comte essaya de tirer pour voir si son bras allait bien ou non. Mais au choc du coup il ressentit une douleur atroce. Aussitôt le comte écrivit à Moscou, à son beau-père, André Astafiévitch Bers, médecin de la cour. À cette lettre il répondit courrier par courrier que le comte devait venir à Moscou pour un mois au moins, parce qu’il devait prendre des bains et se faire masser le bras, etc.[1]. »

À Moscou, Tolstoï s’arrêta chez les parents de sa femme et consulta les médecins les plus célèbres pour son bras qui, très mal remis, lui faisait atrocement mal au moindre mouvement.

Les conseils des médecins étaient très variés. Et ce désaccord augmentait l’indécision de Tolstoï,

  1. Souvenirs sur le comte L. N. Tolstoï, S. P. Arbouzov, Moscou, 1904, p. 40.