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LÉON TOLSTOÏ

enfants. En tout cas, tu sais mon opinion sur l’assistance aux pauvres. On ne peut pas nourrir les milliers de la population de Samara, et de toutes les populations pauvres. Mais si tu vois ou connais un tel ou une telle qui n’a pas de pain, ni vache, ni cheval, ni izba, il faut donner cela tout de suite. On ne peut pas se retenir de donner, car ils sont à plaindre, et il faut les aider[1]. »

L’intérêt moral de Tolstoï se satisfaisait pendant son séjour à Samara par son rapprochement avec les sectaires de Samara : les Molokans, les Soubotniki, etc. Le 20 juillet, il écrit à la comtesse Tolstoï.

« Aujourd’hui dimanche j’ai passé toute la journée avec Vassili Ivanovitch à Patrovka, dans une réunion de Molokans : au dîner, au tribunal du village, et de nouveau à une réunion de Molokans. À Patrovka, nous avons trouvé Prougavine. Il a écrit sur les vieux croyants. Un homme intéressant et très sérieux.

« Toute cette journée a été très intéressante. À la réunion, il y a eu un entretien sur l’Évangile. Il y a des hommes intelligents et admirables par leur hardiesse[2]. »

Et dans son journal il note ce 20 juillet :

« Dimanche. Chez les Molokans. Réunion. Chaleur. — Essuient la sueur avec les mouchoirs ; voix très fortes ; cous brunis ; saints, dîner : plat froid, stchi, mouton bouilli, pâtes, noisettes, mouton rôti, concombres, miel. Le matin, une pauvre femme grossière pleure avec son enfant. Le tribu-

  1. Archives de la comtesse S. A. Tolstoï.
  2. Ibid.