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VIE ET ŒUVRE

lutionnaire devant l’empereur — l’homme — qui accomplira la loi du Christ[1]. »

Tolstoï songea d’abord à faire parvenir cette lettre à Pobiedonostzev. Cette idée lui était venue à cause de l’amitié de Pobiedonostzev pour un homme remarquable, que ses idées rapprochaient momentanément de Tolstoï : A. K. Malikov. Mais par suite de diverses circonstances, cette lettre fut remise au Procureur général du Saint-Synode par N. N. Strakov. Tolstoï avait joint à sa lettre une supplique personnelle à Pobiedonostzev, le priant de remplir au plus vite cette importante mission. Pobiedonostzev après avoir pris connaissance de la lettre la retourna à Strakov refusant de la transmettre à l’empereur. Il expliquait son refus par cette raison qu’en un cas si grave il se croyait tenu d’agir suivant ses propres convictions, très différentes de celles de L. N. Tolstoï, quant au caractère du Christ. Strakov confia alors la lettre au professeur Constantin Bestoujev-Rumine, qui la remit au grand-duc Serge Alexandrovich. Et par lui, elle fut transmise à l’empereur Alexandre iii, mais elle n’eut aucun résultat.

  1. Archives de V. G. Tchertkov.