Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
VIE ET ŒUVRE

du Christ, il ne faut pas l’étudier, comme le fait chaque doctrine, des branches vers le tronc, ni, comme le fait l’Histoire de la religion, en allant du tronc aux branches. Ni l’une, ni l’autre étude ne donne le sens de la doctrine. Ce sens ne se donne que par la connaissance de ce grain, de ces fruits, d’où elles toutes proviennent et par lesquels toutes sont vivantes. Toutes sont sorties de la vie et des actes du Christ et toutes ne vivent que pour produire les actes du Christ, c’est-à-dire le bien…

« Ayant vu les actes des hommes qui professent la doctrine du Christ, je me suis accroché à eux. J’ai rencontré de pareils hommes et parmi les orthodoxes, et parmi des schismatiques de toutes sortes et parmi les catholiques et parmi les réformés. Que conclure de là, sinon que le sens de la vie donné par la doctrine du Christ est puisé, non dans les croyances, mais dans quelque autre chose, commun à toutes les croyances…

« J’ai vu toutes les diverses sectes chrétiennes d’accord sur ce qui est bien et ce qui est mal, et sur la façon dont il faut vivre. Et tous les croyants de ces diverses sectes déclaraient suivre la doctrine du Christ. Les doctrines se sont séparées, mais leur base est une. La base de toutes les religions est la seule et même vérité. C’est cette vérité que je veux maintenant connaître. Cette vérité doit se trouver non dans les interprétations de la doctrine du Christ, interprétations qui ont divisé les chrétiens en milliers de sectes ; elle doit se trouver dans la révélation du Christ même. Or les paroles du Christ se trouvent dans l’Évangile. C’est