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LÉON TOLSTOÏ

sonne de Dieu, qui s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit, et que cela est la seule vérité, alors je ne puis plus admettre ce qu’ils disent. Leur affirmation et leurs explications prouvent leur grossièreté, et non la compréhension. Et c’est ce que fait et continue de faire l’Église, au nom de sa sainteté et de son infaillibilité. »

Ainsi, étudiant un dogme après l’autre, Tolstoï arrive à leur négation absolue. Et sa conclusion résume toute la doctrine de l’Église orthodoxe, telle qu’il l’a comprise.

En la résumant, de nouveau il pose la question qui l’a conduit à l’examen de la religion chrétienne, et en particulier orthodoxe. Quel est le sens de la vie ?

Et voici comment, selon ses paroles, l’Église y répond :

« Dieu, par caprice, créa un monde étrange ; et à chaque création, il disait ; C’est bien. L’homme aussi était bien.

« Mais voilà que tout était très mal. L’homme fut maudit ainsi que toute sa postérité, et Dieu bon continua à créer des hommes sachant que tous périraient.

« Ensuite il imagina un moyen de les sauver. Mais ce fut encore pire. Au commencement, du temps d’Abraham, de Jacob, etc., les hommes pouvaient se sauver par une vie bonne. Maintenant, si je suis juif, bouddhiste, si par hasard je ne suis pas tombé sous l’action sanctifiante de l’Église, je suis perdu, et souffrirai éternellement en enfer. Si même je suis parmi les heureux, mais si j’ai le