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LÉON TOLSTOÏ

Que demandait-il donc à cette Église quand il commença son étude ? Il nous le dit aussi :

« Je suis homme. Dieu ne s’occupe que de moi. Je cherche le salut. Comment n’accepterais-je pas ce que je cherche de toutes les forces de mon âme ? Dites-moi les vérités comme vous les savez. Dites-les-moi au moins comme dans le Symbole des Apôtres que nous tous avons appris par cœur. Si vous craignez qu’à cause de la faiblesse de ma raison et la perversité de mon cœur, je ne les comprenne pas, aidez-moi. Aidez ma faible raison, mais n’oubliez pas cependant que vous vous adressez à ma raison. Vous exprimerez par des paroles les vérités divines ; mais les paroles doivent être comprises par la raison. Expliquez-moi ces vérités, montrez-moi l’erreur de mes objections, adoucissez mon cœur endurci par l’aspiration vers la vérité et le bien que je trouverai en vous. Mais n’essayez pas de me surprendre par les paroles, par la tromperie consciente, qui viole la sainteté du sujet dont vous parlez. »

Tolstoï arrive à l’étude des dogmes. Le dogme de la Trinité révolte sa raison.

« Supposons, dit-il, que l’on affirme que Dieu vit sur l’Olympe, que Dieu est en or, qu’il n’y a pas de Dieu, qu’il y a quatorze Dieux, que Dieu a plusieurs enfants ou un fils. Toutes ces affirmations sont étranges, barbares, mais chacune est liée à une idée, à une conception. Mais que Dieu soit un et trois, cela ne peut être lié à aucune conception, à aucune idée.

« Devant cette affirmation, de quelque autorité qu’elle émane, fût-ce même une voix du ciel qui