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LÉON TOLSTOÏ

sible à la satisfaction de mes besoins, et je pense que c’est le meilleur moyen de ne pas se tromper. »

Dans sa lettre du 31 août, Tolstoï conseille quelques livres à Fet, en y ajoutant l’impression qu’ils ont produite sur lui.

« Je suis content de vous avoir recommandé la lecture des Mille et Une Nuits, et de Pascal. Je ne dis pas que cela vous plaira, mais c’est bien pour vous. Maintenant, je veux vous conseiller un livre que personne n’a encore lu, que je viens de lire moi-même pour la première fois et que je relis en poussant des oh ! de joie. J’espère qu’il correspondra parfaitement à votre état d’âme, d’autant plus qu’il a beaucoup de ressemblance avec Schopenhauer. Ce sont les Proverbes de Salomon, l’Ecclésiaste, et le livre de la Sagesse. Il est difficile de lire rien de plus nouveau. Mais si vous le lisez, lisez-le en slave ; j’ai la nouvelle traduction russe, mais elle est très mauvaise. La traduction anglaise ne vaut également rien. Si vous aviez le texte grec, vous verriez ce que c’est. »

Ce même été, Strakov alla de nouveau passer quelques jours à Iasnaïa-Poliana, et dans une lettre à son ami W. I. Danilevsky, il raconte comment il trouva Tolstoï à cette époque.

« Cette fois j’ai trouvé Tolstoï d’excellente humeur. Avec quelle vivacité il est entraîné par ses pensées ! Ce ne sont que les jeunes gens qui peuvent chercher aussi ardemment la vérité, et je puis dire qu’il est en plein épanouissement de ses forces. Il a abandonné tous ses projets. Il n’écrit rien, mais travaille beaucoup. Un jour il m’a emmené et m’a montré ce qu’il fait. Il va sur la route, à un