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LÉON TOLSTOÏ

Mécontent de la forme imparfaite dans laquelle sont exprimées ces pensées, Tolstoï ajoute ; « Tout cela est mal. »

Suivent les brèves notes suivantes :

« 1o La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. En quoi s’exprime cette crainte ? tonnerre, mort, prophètes ;

« 2o La foi s’exprime et se transmet non par les paroles, mais par les actes. D’abord les patriarches, ensuite Jésus-Christ ;

« 3o Qu’est-ce que la religion ? Une institution humaine ou divine ? Si humaine, elle n’est pas raisonnable. Humaine, mais par toute la vie et par la mort, avec la tendance vers Dieu. Alors comment l’appeler, sinon divine ?

« 4o La religion qui embrasse toutes les confessions (connues) sans contradictions, est divine, vraie, autant que quelque chose peut l’être. Les sentiments personnels, les croyances, ne sont pas vrais. Mais une croyance qui renferme tout est vraie. Seigneur Dieu, donne-la moi, et permets-moi d’aider aux autres à la connaître. »

Et le lendemain, 3 juin :

« Les matérialistes ont raison quand ils disent que chacune de mes pensées est le produit, l’influence sur moi, de particules matérielles. Ils ont aussi raison en disant cela de chacun de mes sentiments, même de chacun de mes désirs. Ils ont raison quand ils disent que la conscience de ma liberté est une erreur. Mais qu’entendent-ils par là ? C’est qu’un cheveu ne tombe pas de la tête, que rien, ni les pensées, ni les sentiments, ni les désirs ne peuvent naître, sans la volonté de Dieu ; que