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LÉON TOLSTOÏ

tre le sens des mots, on se creuse la cervelle, et on trouve là-bas, quelque part, dans un coin, parmi les vieux restes oubliés, on trouve là-bas quelque chose d’indéfini, sous le titre : artistique. Et, en comparant avec ce que vous dites, on conviendra que vous avez raison, et on trouvera même du plaisir à fouiller dans ces vieilles reliques et dans cette odeur autrefois aimée. On est même empoigné du désir d’écrire. Sans doute vous avez raison. Mais il y a peu de lecteurs tels que vous. Polikouchka c’est le bavardage, sur le premier sujet venu, d’un homme « maître de sa plume », et les Cosaques ont, jusqu’à un certain point, la saveur du sang en plus.

« Pour le moment j’écris l’histoire d’un hongre bai[1]. Je pense faire paraître cela en automne. D’ailleurs comment écrire maintenant ! Je suis plongé jusqu’au cou dans l’Ufanstvo. Sophie est ici avec moi ; nous n’avons pas d’intendant ; il n’y a que des gens qui nous aident pour les champs et les constructions ; elle tient seule la caisse et les livres. J’ai des abeilles, des brebis, un nouveau jardin, une distillerie, et tout s’arrange peu à peu, bien qu’assez mal auprès de l’idéal.

« Que pensez-vous des affaires polonaises ? Ça va mal. Peut-être moi avec vous et Borissof, serons-nous forcés de décrocher nos épées de leurs clous rouillés ? »

Sur ces mêmes œuvres littéraires, Tourgueniev s’exprime ainsi, dans une lettre à Fet, du 7 avril 1863 :

«… J’ai lu les Cosaques, j’en suis enthousiasmé.

  1. Le récit Kholstomier.