annonce son retour à Moscou et son intention de lui faire visite.
« Ainsi le 1er septembre, je serai chez vous pour dîner… si toutefois vous n’êtes pas invité quelque part à une chasse pour ce jour-là. (Aujourd’hui j’ai vu de mes propres yeux un poulain blessé la nuit dernière par un loup. Il y en a beaucoup dans nos forêts, seulement personne ne les poursuit.) Il m’est très agréable d’apprendre que tous à Iasnaïa-Poliana m’ont regardé amicalement. Que le lien dont vous parlez existe entre nous, c’est indiscutable, et je m’en réjouis, bien que je ne puisse démêler tous les fils dont il est composé… Le fil artistique seul, c’est peu. Mais le principal c’est qu’il existe. Fet-Chinchine m’a écrit une lettre très charmante, mais pas tout à fait claire, avec des citations de Kant. Je lui ai répondu immédiatement. Ainsi je ne serai pas venu en Russie en vain, bien que le but de mon voyage, comme il fallait s’y attendre, n’ait pas été atteint. À bientôt. Au revoir. Salut à tous les vôtres. Je vous serre cordialement la main[1]. »
Malgré cet échange de lettres amicales, malgré les rapports cordiaux de part et d’autre, malgré le désir sincère de l’un et de l’autre de se rapprocher, malgré tout cela, ce rapprochement n’eut point lieu. Après la seconde visite de Tourgueniev, en septembre de cette année, Tolstoï écrit à Fet :
« À son retour, Tourgueniev a passé chez nous. Il s’est réjoui à la réception de votre lettre. Il est toujours le même et nous savons déjà jusqu’à quel degré nous pouvons nous rapprocher. »
- ↑ Premier recueil des lettres de Tourguéniev, 334.