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LÉON TOLSTOÏ

l’occasion de causer avec des Décembristes même. Étant à Pétersbourg, en mars 1878, il écrit à sa femme :

« Aujourd’hui, je fus chez deux Décembristes. J’ai dîné en ville et le soir je me suis rendu chez Bibikov où Sophie Nikitchina (née Mouraviev) m’a raconté beaucoup de choses et m’a montré beaucoup d’objets. Ensuite, je suis allé chez Svistounov, qui a perdu sa fille. J’ai passé quatre heures chez lui, à écouter ses charmants récits ainsi que ceux d’un autre Décembriste, Belaiev. Ensuite, je suis allé chez le notaire, à la bibliothèque, chez Strakov, et à la forteresse[1]. »

Tolstoï avait reçu en effet l’autorisation de visiter la forteresse de Pierre et Paul, qu’il avait besoin de décrire dans son futur roman.

Dans ses recherches sur l’époque de Nicolas, Tolstoï rencontra un personnage important, le comte V. A. Perovsky, qui, du temps de Nicolas ier, était général gouverneur de la province d’Orenbourg, et jouissait de la confiance absolue du tzar. Pour avoir des renseignements sur cet homme, Tolstoï s’adressa à la comtesse A. A. Tolstoï qui avait connu personnellement Pérovsky et avait correspondu avec lui. Dans la première lettre, Tolstoï écrivait :

« J’ai conçu depuis longtemps le plan d’un roman dont l’action doit se passer dans la province d’Orenbourg, à l’époque de Pérovsky. Je viens de rapporter de Moscou de nombreux documents en vue de ce travail. Tout ce qui concerne V. A.

  1. Archives de la comtesse S. A. Tolstoï.