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LÉON TOLSTOÏ

qui fit dire à Tolstoï qu’il avait « choisi la meilleure part ».

La meilleure impression que Tolstoï ait emportée de cette visite au couvent lui fut donnée par le secrétaire du père Ambroise, le père Clément, homme très intelligent, très instruit et sincèrement religieux.

Au retour, Tolstoï et Strakov s’arrêtèrent chez Obolensky, dans sa propriété Bérésino, où ils entendirent le jeu admirable de Rubinstein. Le lendemain, par la même route ils repartirent pour Iasnaïa-Poliana.


Un fait intéressant de cette époque fut la venue, dans la maison de Tolstoï d’un conteur de bylines. Tolstoï était ravi de son langage populaire poétique, et il nota quelques-unes des légendes qu’il narrait. Certaines lui servirent à composer des récits populaires. Telles furent la légende du cordonnier Michel (De quoi vivent les hommes), et la légende des trois vieillards qui font leur salut sur une île (les Trois vieillards).

Quelques détails sur la vie de Tolstoï et de sa famille, à cette époque, nous sont fournis par S. A. Bers, dans ses souvenirs.

« Le matin, écrit-il, Tolstoï venait s’habiller dans son cabinet de travail, où je couchais toujours sous un portrait gravé du philosophe Schopenhauer. Avant le café nous partions ensemble à cheval pour nous baigner. Le café du matin était peut-être le moment le plus gai de la journée, à Iasnaïa-Poliana. Tous se trouvaient réunis. La conversation était animée. Léon Nicolaievitch plaisantait et faisait le