« Après ton départ j’ai lu encore quelque chose d’Anna Karénine. N’as-tu pas honte d’admirer cette nullité révoltante qui prétend à une profonde analyse psychologique ! Mais que le diable l’emporte, cette analyse psychologique quand en résultat reste l’impression de la nullité et du vide, comme après une conversation entre Alexandrine Dolgorouki et N. D. Kondratiev, sur les diverses Kitty, Aline et Lili. Que peut-il y avoir d’intéressant à ces bavardages de grands seigneurs ? »
Nous devons ajouter qu’après la lecture complète du roman Tchaïkovsky modifia cette opinion.
L’année 1877 débuta aussi d’une façon inquiétante pour Tolstoï, à cause d’une longue maladie de la comtesse Sophie Andréievna, qui dut aller à Pétersbourg consulter Botkine et heureusement retourna rassurée après la consultation du célèbre professeur.
Le 12 avril, la guerre était déclarée à la Turquie. Cette fois Tolstoï restait simple spectateur des événements, qu’il appréciait négativement, mais qui néanmoins l’émotionnaient fort. Le 15 avril, la comtesse Tolstoï écrivait à sa sœur :
« Léon envisageait étrangement la guerre serbe. Je ne sais pourquoi il ne l’envisageait pas comme tous, mais de son point de vue particulier, spécial, religieux. Maintenant, il dit que la guerre est une véritable guerre, et elle l’émeut. »
Nous savons par l’épilogue d’Anna Karénine ce que Tolstoï pensait du mouvement des volontaires. En novembre 1876, il écrivait à Fet :
« Je suis allé à Moscou pour apprendre des nouvelles de la guerre. Heureux ceux pour qui tout