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LÉON TOLSTOÏ

personne proche et chère, nous paraît un événement unique, extraordinaire. »

Six mois plus tard, en février 1875, c’est un autre enfant qui meurt, un garçon de dix mois, Nicolas. « Chez nous, un malheur après l’autre, » écrit Tolstoï à Fet, en mars 1875. « Vous et Marie Pétrovna nous plaindrez certainement et plaindrez surtout Sophie. Notre fils cadet, un enfant de dix mois, est tombé malade il y a trois semaines, de cette terrible maladie qu’on appelle hydrocéphalie, et après trois semaines d’atroces souffrances, il est mort avant-hier. On l’a enterré aujourd’hui. C’est pour moi très pénible, à cause de ma femme, mais pour elle qui allaitait cet enfant, c’est affreux. »

Tout le reste de l’année 1875 se passa heureusement. Nous savons déjà qu’en été toute la famille partit pour la propriété de Samara, où l’on organisa des courses. En général, les récentes douleurs commençaient à s’adoucir. Mais à la fin de novembre, la mort s’abattit de nouveau sur la famille : la comtesse Tolstoï mit au monde une fille qui mourut trente-six heures après sa naissance ; et un mois plus tard, le 22 décembre, Tolstoï perdait sa tante Pélagie Ilinichna Uchkov, qui, depuis deux années, vivait avec eux à Iasnaïa Poliana.