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LÉON TOLSTOÏ

tants des planètes et les oiseaux ne me plaisent pas, malgré l’abondance des données intéressantes jointes à votre clarté et à votre savoir. « En quoi l’homme se distingue de l’animal. » Ces deux chapitres ont le ton ancien, et, de nouveau, sont très bien. La pensée sur la limite est admirable. Le démenti de la place imaginaire de l’homme donnée par le naturaliste est parfait. C’est pour ma commodité que je mets : le naturaliste veut assigner une place à l’homme, sans s’occuper de la conscience, c’est-à-dire de l’opinion de soi-même. C’est comme si (la comparaison est grossière) désirant savoir ma place dans la chambre, je mesurais les distances entre tous les objets de la chambre et non celles de moi aux objets. La seconde partie m’a paru admirable, j’y ai trouvé pour la première fois l’exposé clair du sens de la physique et de la chimie. J’ai trouvé résolus, avec clarté et simplicité, la plupart des doutes et des questions qui me préoccupaient, et, en outre, j’ai marqué au crayon toute cette partie, et je ne sais pas ce qu’il y a de mieux. Le plus étonnant pour moi, ce n’est pas seulement la critique de la chimie, mais l’exposition d’une nouvelle opinion. Très belle aussi l’explication de l’idée fondamentale du matérialisme qui consiste dans la représentation. Je n’ai trouvé sur ce soleil que deux taches, et tout cela c’est Hégel. À la page 380, il y a une citation de Hégel, très belle peut-être, mais dont je n’ai pas compris un mot, même après l’avoir relue plusieurs fois. C’est toujours ce qui m’arrive avec Hégel. Ainsi à la page 451 : « La pensée pure est éther… jusqu’au point. » Je n’y comprends rien,