Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
209
VIE ET ŒUVRE

Autrement dit, c’est la conception du bien, et cette conception est telle qu’on ne saurait dire qu’il y en a plus ou moins, qu’elle existe chez l’homme et non chez les animaux. Elle existe chez l’homme, elle est l’essence de toute la vie, c’est pourquoi elle ne peut se mesurer par plus ou moins. Dans la ive lettre (pages 92, 93), vous parlez très bien de l’infaillibilité de la raison, des convictions. Au lieu de la raison, des convictions, je place la conscience de la vie dont l’essence est le bien. C’est très bien, ce que vous dites des larves (page 98), vous avez très bien déduit la conception de l’organisme du perfectionnement, ainsi que tout ce que vous dites sur la mort. Mais dire que le but de la vie humaine c’est le perfectionnement, qui concorde avec le perfectionnement de l’organisme, c’est diminuer l’importance de la vie humaine. Le fait du mécontentement de la vie, qui s’exprime non chez les poètes seuls, mais chez des millions de gens (le christianisme, le bouddhisme), c’est un fait qu’on ne peut expliquer par une aberration. Ce fait a une source certaine, l’essence même de la vie. Et de même que les explications des matérialistes ne sont pas suffisantes (ce que prouve l’auteur) précisément parce qu’ils laissent échapper par calcul la capacité de la conscience (de l’esprit), de même les explications de l’auteur ne sont pas suffisantes puisqu’il laisse échapper le sens de la vie. La huitième lettre est charmante, surtout ce qui est consacré aux cristaux. Elle est géniale, votre division en inorganique, organisé et bestial.

« La lettre ix ne me plaît toujours pas, ni par la forme ni par le fond ; je la couperais. Les habi-