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LÉON TOLSTOÏ

rence doit donc être très nette, mais elle est basée non sur un esprit objectif quelconque, mais sur le rapport de l’homme envers les objets, en dehors de lui et en lui. Je suis d’accord avec la conclusion que l’homme doit comprendre par lui-même, et non en dehors de lui, mais je ne suis pas d’accord avec un esprit objectif opposé à un monde objectif. Et je ne suis pas d’accord, parce que plus loin cette différence devient essentielle. Plus loin (p. 76), l’auteur, distinguant le tourbillon de la vie, dément l’union de ces deux conceptions non par l’esprit, mais par la conscience de la vie. Ce passage est très beau. Tout ce chapitre est très bien, mais depuis 89 jusqu’à la fin, de nouveau paraissent des idées qui ne dérivent pas de la foi en l’esprit : le perfectionnement.

« Pour la conscience de l’homme, c’est-à-dire pour la pensée de l’homme fixée sur soi, le perfectionnement ne peut être que relatif. C’est une question très complexe et je regrette que nous n’en ayons pas causé ensemble. Dans une lettre il est impossible de s’expliquer. Je tâcherai de vous dire brièvement ce que je pense sur ce sujet. Le perfectionnement zoologique, sur lequel vous insistez, même le perfectionnement intellectuel qui en découle, n’est qu’un perfectionnement relatif résultant de ce que l’homme s’observe soi-même. Mais il y a le perfectionnement moral, religieux (le bouddhisme, le christianisme) qu’on ne peut prouver par rien, qui est indiscutable, et qui même ne peut être comparé à rien. C’est pourquoi il ne peut être appelé perfectionnement. (La conception « perfectionnement » découle de la conception « degré »).