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VIE ET ŒUVRE

cens, etc. Comment sera-t-on soi-même quand on commencera à s’en aller, à mourir ? Faire sous soi, rien de plus. Ce n’est pas bien. On a le désir d’exprimer l’importance, la solennité, et la terreur religieuse devant cet événement, le plus considérable de la vie de chaque homme. Et je ne puis rien inventer de plus convenable pour tout âge, tout degré de développement, qu’une mise en scène religieuse. Pour moi, du moins, ces paroles slaves reflètent tout à fait cet enthousiasme métaphysique que l’on ressent en pensant au Nirvâna. La religion est admirable du seul fait que, pendant tant de siècles, à tant de millions de gens, elle a rendu ce service, le plus grand service humain qui se puisse rendre en ce cas. Avec un tel but, comment serait-elle logique ? Mais il y a quelque chose en elle.

« À vous seul je me permets d’écrire de pareilles lettres, et j’avais le désir de vous écrire quelque chose de triste à cause de votre lettre. » 30 janvier 1872[1].

« P. S. Je suis de très mauvaise humeur. Le travail commencé est terriblement difficile. Il n’y a pas de fin aux études préparatoires, le plan s’élargit toujours, et je sens que j’ai de moins en moins de forces. Un jour je suis bien portant, et trois jours mal. »

Nous savons qu’à la fin de l’hiver et au printemps, Tolstoï s’occupait de l’école et terminait son Syllabaire, qu’il remit ensuite à Strakov pour le faire publier.

À son retour à Iasnaïa Poliana, après sa cure de

  1. Rousskia Obozrenia, 1896.