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LÉON TOLSTOÏ

pays eût apporté son offrande, l’argent afflua par milliers[1]. »

Le 25 août 1878, déjà rentré à Iasnaïa Poliana, Tolstoï écrivait à Fet :

« Le 22 nous sommes arrivés en bonne santé, de Samara, et brûlant du désir de vous voir. Merci de ne pas nous oublier. À vrai dire, j’ai peu de temps pour vous écrire, mais j’ai si peur que vous ne passiez devant nous que je vous écris au moins deux mots. Malgré la sécheresse, les ennuis, les incommodités, nous tous, ma femme et moi, sommes contents du voyage et encore plus contents du vieux cadre de la vie ; et nous nous remettons à nos besognes respectives. »

En 1874, Tolstoï retourna à Samara, avec son fils aîné, Serge, mais cette fois, moins pour sa santé que pour examiner sa propriété… La récolte était assez bonne et le peuple se remettait du malheur de l’année précédente.

L’été suivant, toute la famille alla s’installer dans la propriété de Samara. L’événement le plus intéressant de cet été furent des courses organisées par Tolstoï pour la population locale. La comtesse Tolstoï écrit à ce propos à sa sœur :

« Le 6, nous avons eu chez nous des courses. On a couvert 26 verstes en 89 minutes, ce qui est très rapide. Sur vingt-deux chevaux, quatre seulement sont arrivés au but, les autres ont dû lâcher en route. Le premier prix, c’était un fusil étranger et une robe de chambre ; le deuxième prix : une

  1. Leuvenfeld, Conversations avec Tolstoï et sur Tolstoï.