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VIE ET ŒUVRE

ple russe ne lui permettra pas d’accepter ce système d’enseignement faux et artificiel qu’on lui veut imposer.

« Le peuple, le principal intéressé, est juge. Présentement il ne veut rien entendre de nos propositions plus ou moins spirituelles pour lui préparer au mieux les mets de l’instruction.

« Tout l’indiffère parce qu’il sait bien que, dans la grande œuvre de son développement intellectuel, il ne fera pas un faux pas, n’acceptera pas ce qui est mauvais, et les tentatives de l’instruire et de l’éduquer à l’allemande seront repoussées comme la balle frappant le mur. »

Cet article ne laissa indifférent ni le monde littéraire ni le monde pédagogique. N. A. Nekrassov, qui était alors directeur des Otetchestvennia Zapiski, écrivit à Tolstoï à propos de cet article :

« Pétersbourg, 12 octobre 1874. Cher monsieur. J’ai publié votre article. Tous nos collaborateurs en parlent élogieusement, et avec sympathie. Le public de Pétersbourg ne lit pas, et s’il lit il se tait.

« Quant à moi, je trouve votre article très bien, et j’estime que l’œuvre de l’instruction du peuple, dont vous vous occupez, est actuellement ce qu’il y a de plus utile pour le peuple russe. N. K. Mikhailovsky n’a pas abandonné le désir d’écrire dans les Otetchestvennia Zapiski sur la question pédagogique, et il le fera dès que l’occasion s’en présentera. Je suis très heureux d’avoir enrichi la revue d’un bon article et de votre nom. Bien cordialement. N. Nekrassov[1]. »

  1. Archives de la comtesse S. A. Tolstoï.