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VIE ET ŒUVRE

dans une situation si étrange et se tromper si profondément. »

Pour Tolstoï, la cause principale de ce fait, c’est la critique des anciennes méthodes et l’invention de nouvelles, le plus possible contraires aux anciennes, alors qu’il faudrait établir de nouvelles bases pédagogiques d’où pourraient sortir de nouveaux procédés.

Après avoir fait la critique du système pédagogique allemand, Tolstoï, de nouveau, expose sa méthode, avec les arguments donnés déjà en 1862, dans sa revue Iasnaïa Poliana.

Avec sa méthode, la première question qui se pose est celle-ci : Que faut-il enseigner et comment l’enseigner ? Dans le monde pédagogique savant, cette question reste sans réponse : « Et cependant, dit Tolstoï, cette question n’est pas tellement ardue, si seulement nous renonçons entièrement aux théories préconçues. J’ai tâché d’expliquer cette question et de la résoudre et, sans répéter les arguments que peuvent lire dans mon article ceux qui le désirent, j’exposerai les résultats auxquels j’ai été amené : Le seul critérium de la pédagogie c’est la liberté, la seule méthode, l’expérience. »

Puis Tolstoï examine la situation des écoles depuis dix ans que s’en occupent les zemstvos (1864-1874), et il constate que l’enseignement, qui commençait à se développer après l’émancipation, est en plein recul. Au point de vue administratif et économique la tutelle des zemstvos et du ministère est nuisible et n’aide, point au développement de l’instruction du peuple. Les dépenses trop grandes pour les traitements des instituteurs et l’installation