Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 3.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
LÉON TOLSTOÏ

ves, inventés par quelqu’un. J’aime tout simplement les choses claires, simples, belles. Et je trouve tout cela dans la poésie du peuple, dans sa langue, dans sa vie ; et juste le contraire dans notre littérature[1]. »

Peu après, Tolstoï écrit encore au même :

« Avez-vous remarqué dans le monde de la poésie russe le lien qui existe actuellement entre deux phénomènes qui sont entre eux dans un rapport inverse : l’affaiblissement de la création poétique sous toutes ses formes : musique, peinture, poésie, et l’aspiration à l’étude de la poésie populaire russe, également sous toutes ses formes ? Il me semble que ce n’est pas même l’affaiblissement mais la mort avec le gage de la résurrection dans le populisme. La dernière onde poétique était une parabole dont Pouschkine occupait le point culminant, ensuite Lermontov, Gogol, nous autres. Avec les écrivains actuels, la courbe s’est enfoncée sous terre, elle est allée à l’étude du peuple et reparaîtra un jour, tandis que la poésie de Pouschkine a disparu dans le néant.

« Vous comprenez sans doute ce que je veux dire. Heureux ceux qui participeront à l’exhumation. J’espère[2]. »

Dans ses fonctions de maître d’école, Tolstoï eut l’occasion de remarquer chez certains de ses élèves le désir de poursuivre leurs études. Aidé par son beau-frère S. A. Bers, il commença à faire étudier l’algèbre à quelques-uns de se élèves. Cet essai fut couronné de succès. C’est alors que Tolstoï eut

  1. Archives de V. G. Tchertkov.
  2. Archives de V. G. Tchertkov.