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VIE ET ŒUVRE

tres qui se trouvaient sous ma direction l’ont adoptée aussi, volontairement, et toujours avec succès. C’est cette méthode que je propose dans mon Syllabaire. Elle n’a avec la méthode bouki-az-ba qu’une ressemblance extérieure, ce dont il est facile de se rendre compte en prenant seulement la peine de lire les indications générales pour les maîtres, que j’ai jointes à mon Syllabaire. Cette méthode se distingue de toutes celles que je connais, en particulier par ceci : qu’avec elle les élèves apprennent à lire et à écrire beaucoup plus vite qu’avec toute autre. En trois ou quatre leçons, un élève bien doué apprend à lire, lentement encore, mais très correctement, et un élève peu doué apprend à lire en dix leçons au plus. Je prie donc tous ceux qui affirment que la méthode phonétique est la meilleure, la plus rapide, la plus rationnelle, de faire ce que j’ai fait plusieurs fois et que j’ai proposé au Comité de l’Instruction populaire, à Moscou, c’est-à-dire de faire publiquement l’expérience de l’enseignement de l’une et de l’autre méthode. L’enseignement de la lecture et de l’écriture est une affaire pratique, et seule l’expérience, et non les discussions, peut prouver la « supériorité » de la méthode employée.

« Le procédé même de l’enseignement de la lecture et de l’écriture est une chose bien minime dans le domaine entier de l’instruction du peuple, comme je l’ai déjà indiqué dans la revue que j’ai publiée, il y a douze ans, et récemment, dans les indications générales pour les maîtres qui accompagnent mon Syllabaire. Mais, même en cette affaire relativement minime, pourquoi suivre la voie difficile et compli-