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VIE ET ŒUVRE

« 30 septembre 1872. Iasnaïa. Vous ne pouvez vous imaginer combien me voilà heureux d’être débarrassé de ce travail qui me paraissait si important. Je crains qu’il ne vous semble long. Quelques regrets que j’en aie, je vous donne carte blanche pour abréger les exemples dans l’addition et la soustraction. Écrivez-moi comment et quand tout sera terminé, quand vous serez libre. Ma conscience ne me tourmentera plus à cause de vous et, principalement, je vous verrai. Il ne se passe pas un jour que je ne vous bénisse plusieurs fois pour tout ce que vous faites pour moi, surtout maintenant, ces jours derniers, alors que j’avais tant de peine à résister au besoin de me mettre à mon vrai travail. Enfin grâce à vous, je puis m’y mettre et oublier mon syllabaire. »

Enfin, le Syllabaire a paru ; et, le 12 novembre 1872, Tolstoï écrit à Strakov :

« Le Syllabaire ne marche pas. On en dit beaucoup de mal à Peterbourgskia Viedomosti. Il n’intéresse presque pas. Je suis sûr d’avoir élevé un monument avec ce Syllabaire.

« Boumakovski m’a écrit une longue lettre de vingt pages sur l’arithmétique. Il loue et blâme. Il dit que pour les fractions j’ai bien à tort exclu l’ancien procédé. »


Le Syllabaire provoqua pas mal d’articles, la plupart défavorables au système pédagogique préconisé par Tolstoï. On était surtout indigné de voir Tolstoï condamner la méthode de lecture phonétique, qui, à cette époque, commençait à être en faveur