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LÉON TOLSTOÏ

Tous ces exemples, ces explications, ces procédés étaient contrôlés par la pratique dans une école que Tolstoï organisa à cet effet, cette fois dans sa propre maison.

Une trentaine d’enfants y venaient ; l’enseignement était donné par Tolstoï et presque tous les membres de sa famille, même les aînés de ses enfants, qui avaient alors sept et huit ans.

Voici ce que la comtesse S. A. Tolstoï écrivait à sa sœur, au sujet de cette école :

« 3 février 1872. Nous avons résolu d’ouvrir une école après les fêtes, et maintenant, chaque jour, près de trente-cinq enfants viennent à la maison et nous leur donnons des leçons. Les maîtres sont, l’oncle Kostia, Léon, moi et même Serioja et Tania. Il est très difficile de faire la classe à dix enfants à la fois, mais en revanche c’est très gai et agréable. Nous nous sommes partagé les élèves, j’ai pris huit filles et deux garçons. Tania et Serge enseignent assez bien. En une semaine tous ont appris leurs lettres et les syllabes par le système phonétique. Nous faisons la classe en bas, dans le vestibule, qui est immense, dans la petite salle à manger, sous l’escalier et dans le nouveau cabinet de travail. Ce qui surtout nous pousse à enseigner la lecture et l’écriture c’est le grand besoin que nous en sentons ; et tous apprennent avec plaisir et bonne volonté. »

« 19 mars 1872. L’école existe toujours et marche bien. Les petits paysans apportent à nos enfants diverses machines faites au village : tantôt des petits morceaux de bois coupés régulièrement, tantôt des oiseaux en pâte noire. Après les leçons ils portent Tania sur les bras. Parfois ils font beaucoup