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VIE ET ŒUVRE

le plaisir principal de la nature. Je ne me sens pas partie du tout. Le lointain infini est beau, mais, je suis sans aucun lien avec lui. »

Poursuivant son chemin, vers le mois de juillet Léon Nikolaievitch arrive à Lucerne, d’où il écrit à sa tante :


8 juillet, Lucerne.

« Je crois vous avoir écrit que je suis parti de Clarens avec l’intention d’entreprendre un assez grand voyage par le nord de la Suisse, le Rhin et la Hollande, en Angleterre. De là, je compte de nouveau passer par la France et Paris, et, au mois d’août, passer quelque temps à Rome et à Naples. Si je supporte les trajets sur mer, ce que je verrai à mon passage de La Haye à Londres, je crois revenir par la Méditerranée, Constantinople et la mer Noire et Odessa. Mais tout cela ne sont que des plans, que je ne réaliserai peut-être pas, à cause de mon humeur changeante, que vous me reprochez avec raison, chère tante. Je suis arrivé à Lucerne — c’est une ville au nord de la Suisse, pas loin du Rhin, et déjà je retarde mon voyage pour pouvoir passer quelques jours dans cette délicieuse petite ville[1]. »

C’est pendant le séjour de Léon Nikolaievitch à Lucerne que se passe l’histoire qu’il a racontée dans le Journal du prince Nekhludov. Ce récit est

  1. Lettre en français dans l’original.