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VIE ET ŒUVRE

montré que je me trompais et je l’ai écrit à V. aussi sincèrement que j’ai pu le faire.

« Après cela mes relations ont été tellement pures que je suis sûr que le souvenir ne lui sera jamais désagréable si elle se mariait, et c’est pour cela que je lui ai écrit que je voudrais qu’elle m’écrive. Je ne vois pas pourquoi un jeune homme doit être absolument amoureux d’une jeune personne et l’épouser et ne pas avoir des relations d’amitié, car pour de l’amitié et de l’intérêt, j’en conserverai toujours beaucoup pour elle. Si Mlle Vergani, qui m’a écrit une lettre aussi ridicule, voulait se rappeler toute ma conduite vis-à-vis de V., comment je parlais de venir le plus rarement possible, comment c’est elle qui m’engageait à venir plus souvent et d’entrer dans des relations plus proches.

« Je comprends qu’elle soit fâchée de ce qu’une chose qu’elle a beaucoup désirée ne s’est pas faite (j’en suis fâché peut-être plus qu’elle), mais ce n’est pas une raison pour dire à un homme qui s’est efforcé d’agir le mieux possible, qui a fait des sacrifices de peur de faire le malheur des autres, de lui dire qu’il est un mufle et de le faire accroire à tout le monde. Je suis sûr que Toula est convaincu que je suis le plus grand des monstres[1]. »

À en juger par cette lettre on peut voir l’importance que produisit sur l’entourage de Tolstoï la rupture avec sa fiancée.

Quelque temps après, apprenant par une lettre

  1. Lettre en français dans l’original.