pourrai prendre congé de vous avant de partir. Je compte revenir en Russie au mois de juillet, mais si vous le désirez je viendrai à Iasnaïa pour vous embrasser, car j’aurai le temps de recevoir votre réponse à Moscou[1]. »
Après cela, Tolstoï partit en effet pour l’étranger et, de Paris, en réponse à la lettre de son ancienne fiancée reçue là, il lui écrit la dernière lettre amicale, où il parle de son amour comme d’une chose passée, comme d’une erreur ; puis il la remercie pour son amitié et lui souhaite le bonheur.
La tante de Tolstoï, évidemment, n’était pas satisfaite de cette rupture, désirant depuis longtemps à son neveu le doux bonheur de famille sous son aile. Elle lui reproche son inconséquence, le blâme de sa conduite envers cette jeune fille que pendant si longtemps il a tourmentée de ses doutes et de ses espérances.
À cette lettre de Tatiana Alexandrovna, Tolstoï répondit :
« D’après votre lettre, chère tante, je vois que nous ne nous comprenons pas du tout au sujet de l’affaire de S. Quoique j’avoue que je suis fautif d’avoir été inconséquent et que la chose aurait pu se passer tout autrement, je crois avoir agi tout à fait honnêtement. Je n’ai pas cessé de dire que je ne connais pas le sentiment que j’ai pour la jeune personne, mais que celui-ci n’est pas de l’amour et que je tiens à m’éprouver moi-même. L’épreuve m’a
- ↑ Lettre en français dans l’original.