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LÉON TOLSTOÏ

Elle lui en fait de tendres reproches. Et voilà deux bonnes lettres d’elle, et de nouveau il redevient amoureux et sa lettre respire l’affection sincère.

Dans une des lettres suivantes, Tolstoï reconnaît que de nouveau il « enseigne » et il tâche de définir l’amour comme « éducation réciproque ».

Mais on voit que précisément ils ne peuvent tomber d’accord sur ce qu’est l’amour, et plus Léon Nikolaievitch exprime franchement ses idées et ses sentiments, moins il touche l’âme de sa fiancée, plus elle montre d’opposition. Sa dernière lettre provoque la même résistance et la réponse à cette lettre l’oblige à changer de ton : l’amour fait place à l’amitié.

Enfin, dans leur correspondance il y a une interruption de trois semaines. Évidemment leurs rapports sont autres, et se sont transformés en rapports amicaux. Léon Nikolaievitch pendant ce temps est parti à Pétersbourg pour ses affaires littéraires. Ils échangent encore une fois des lettres, mais la tension reste la même, et enfin elle lui défend de lui écrire. Mais il lui écrit encore, se repentant de sa faute dans des expressions touchantes ; il sait unir l’humilité la plus complète à la plus grande dignité. En même temps il lui déclare qu’il part pour l’étranger, lui donne son adresse à Paris et lui demande pour la dernière fois de lui écrire là-bas.

Le 12 janvier, Léon Nikolaievitch part pour Moscou et de là écrit à sa tante sur ses affaires de cœur :