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VIE ET ŒUVRE

Il y avait eu déjà dans la vie de Tolstoï quelques sentiments amoureux qui d’ailleurs n’avaient pas abouti. L’amour le plus fort avait été son amour d’enfant pour Sonitchka Kalochine. Ensuite, étant étudiant, il s’éprit d’une demoiselle Z. M. Mais c’était un amour tout d’imagination et c’est à peine si la jeune fille en eut connaissance. Ensuite Tolstoï aima une jeune Cosaque, dans la stanitza, amour que nous avons mentionné en son temps. Puis ce fut une passion mondaine pour Mlle Ch., qui probablement aussi ignora ce sentiment, car, en ces sortes de choses, Léon Nikolaieviteh fut toujours timide et craintif.

Enfin, un sentiment plus sérieux et plus vif, ce fut son amour pour Mlle V.A. Leurs rapports étaient tels que leurs parents et amis les regardaient comme fiancés.

Malheureusement, par suite de circonstances indépendantes de ma volonté, la volumineuse et intéressante correspondance de Léon Nikolaievitch avec cette demoiselle ne peut encore paraître, et je dois me borner à exposer brièvement son contenu.

Rappelons que, dans une lettre datée de Sébastopol, Léon Nikolaievitch se plaignait à son frère de la privation de la société des femmes, exprimant la crainte de se déshabituer de cette société, et d’être privé pour toujours de la vie de famille qu’il aimait passionnément.

Au retour de la campagne, l’idée de la femme,