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LÉON TOLSTOÏ

rables ; seule l’introduction est un peu sèche, jusqu’à la description du printemps et l’ouverture des doubles fenêtres. Ensuite, admirable encore est l’arrivée à la campagne et auparavant la description de la famille Nekhludov, l’explication du père avant de contracter un second mariage, les chapitres « Nouveaux Camarades», et « Je m’effondre ». De plusieurs chapitres souffle la vieille poésie de Moscou presque encore inconnue. Le cocher du baron Z. est admirable. (Je dis tout cela du point de vue des gens compétents.)

« Quelques chapitres sont secs et longs, par exemple toutes ces confessions avec Dmitri Nekhludov, la description des rapports avec Varenka, et le chapitre où il est question des devoirs de famille. Long aussi le repas chez Iar, et, avant ce chapitre, la visite de Grapp avec Ilenka. L’enrôlement de Sémionov n’est pas bien pour la censure.

« Ne craignez pas les raisonnements, ils ont tous de l’esprit et de l’originalité. Vous avez une tendance à la finesse excessive de l’analyse, elle peut se transformer en un grand défaut. Parfois vous êtes prêt à dire : chez un tel le mollet indiquait son désir de voyager aux Indes. Vous devez refréner ce penchant mais l’éteindre pour rien au monde. Tout votre travail sur votre analyse doit être de ce genre. Chez vous, les défauts ont une part de force et de beauté, et presque chacune de vos qualités porte en soi un grain de défaut. Votre style est tout à fait conforme à cette conclusion : vous êtes forte-