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LÉON TOLSTOÏ

Mais l’amour vainquit toutes les hésitations et, après avoir pleuré pendant des nuits, elle rendit à Léon Nikolaievitch son journal, et il lut dans son regard le pardon et un amour plus grand.

Le mariage fut décidé très vite, et célébré une semaine après la demande, le 23 septembre.

La cérémonie eut lieu au Kremlin, dans l’église de la Cour. Aussitôt après, les jeunes gens partirent demeurer à Iasnaïa Poliana, où les attendaient Serge Nikolaievitch et sa tante Tatiana Alexandrovna.

Le frère de la comtesse Tolstoï, S.-A. Bers, dans ses souvenirs, caractérise ainsi sa soeur :

« Défunt mon père réprouvait l’éducation des pensionnats de jeunes filles, c’est pourquoi la femme de Léon Nikolaievitch fut élevée et instruite à la maison, mais elle passa les examens et obtint le certificat lui donnant le droit d’enseigner.

« Étant jeune fille, elle écrivait son journal et essaya d’écrire quelques nouvelles ; elle montrait aussi des dispositions pour la peinture. »

Peu après son mariage, Léon Nikolaievitch écrit à Fet :

« Mon petit Fet, petit oncle, et, tout simplement, cher Afanassi Afanassiévitch.

« Voilà deux semaines que je suis marié et heureux. Je suis un homme nouveau, tout à fait nouveau. Je voulais aller moi-même chez vous, mais je n’en ai pas eu le temps. Quand vous verrai-je ? Je vous apprécie beaucoup, et entre nous il y a