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VIE ET ŒUVRE

(douze verstes). Nous faisions avec lui de grandes promenades :

« Il s’intéressait beaucoup à notre vie, et devint pour nous un ami très intime. Ensuite au mois d’août, nous trois et ma mère partîmes pour la province de Toula, dans la propriété de notre grand-père, pour y passer deux semaines. Nous, partîmes en voiture, il nous accompagna. En route nous nous arrêtâmes à Iasnaia Poliana. Il vivait là avec sa tante Tatiana Alexandrovna Ergolski et sa sœur Marie Nikolaievna. C’est chez elles que ma mère est venue. Le lendemain on organisa un pique-nique avec les familles Auerbach et Markov. À l’endroit où avait lieu le pique-nique, on fauchait et nous montâmes tous sur une meule. Ensuite il nous accompagna à Ivitzï, propriété du grand-père. C’est là, devant la table à jeu, que s’est passée l’explication avec les lettres, racontée dans Anna Karénine.

« En septembre nous retournâmes à Moscou où il vint aussi, et le 17 septembre son mariage était célébré à Moscou.

« Pendant toute la durée de son séjour à Moscou, il était très animé, très gai, très spirituel ; les étincelles sortaient de lui de tous côtés comme d’un volcan ; il brûlait d’une flamme ardente. Je me le rappelle souvent au piano.

« Il apportait de la musique, il étudiait avec nous les chants de chérubin de Bortnianski et plusieurs autres choses. Il m’accompagnait chaque jour,