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VIE ET ŒUVRE

L’enseignement du dessin avait aussi une bonne place, mais Léon Nikolaievitch ne s’en occupait pas lui-même, ne se sentant pas préparé à cette tâche. Elle était confiée à un de ses camarades.

Au printemps 1862, Tolstoï, fatigué par ses nombreuses occupations et comme arbitre territorial et comme maître d’école, se sentit très souffrant, il craignait même la phtisie et partit faire une cure de koumiss.

Au mois de mai, il partit pour la province de Samara, emmenant avec lui son domestique Alexis et deux écoliers.

De Moscou il écrivit à sa tante Tatiana Alexandrovna pour l’informer que tous étaient en bonne santé, et il lui donnait en même temps quelques conseils et explications concernant la direction de l’école.

Ils allèrent en chemin de fer jusqu’à Tver, et là prirent le bateau à vapeur pour descendre la Volga jusqu’à Samara.

Il est probable que, sur le bateau, Tolstoï était sous l’influence de cette impression joyeuse que ressent quiconque voyage sur la Volga. Le grand fleuve dans son débordement du printemps, le bruit cadencé du bateau, les merveilleuses nuits du printemps avec le ciel étoilé se reflétant dans le fleuve miroitant ; les feux des rives et des bateaux, la foule bigarrée des pèlerins, des Tatars, des moines et autres voyageurs qui, malgré la diversité des types, des classes, des nationalités, des religions