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LÉON TOLSTOÏ

rience pourra apporter des bases solides à la science de l’éducateur[1] »

Les raisons historiques sont non moins incertaines. Le progrès de la vie, de la technique, de la science, se fait plus rapidement que le progrès de l’école, c’est pourquoi l’école retarde de plus en plus sur la vie sociale et devient de plus en plus mauvaise.

À l’objection que les écoles existèrent et existent et qu’ainsi elles sont bonnes, L.-N. Tolstoï répond par des exemples tirés de son expérience personnelle, par l’étude de l’œuvre scolaire à Marseille, à Paris et dans d’autres villes européennes, ce qui l’amène à la conclusion que la plus grande partie des connaissances du peuple s’acquiert non à l’école mais par la vie, et que l’instruction libre de la rue, des conférences, des spectacles, des réunions, des livres, des expositions, etc., vaincra l’instruction scolaire.

Enfin Léon Nikolaievitch s’adresse particulièrement aux pédagogues russes et dit que si, malgré tous leurs défauts, l’existence des écoles populaires comme celles d’Allemagne, par exemple, qui ont une expérience historique est désirable, néanmoins reste la question : Pourquoi nous, Russes, devons-nous défendre l’école populaire qui n’existe pas encore ? Quel droit historique avons-nous de dire que ces écoles doivent être les mêmes que les écoles européennes ?

  1. Ib., p.23.