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LÉON TOLSTOÏ

et que, parmi les méthodes professées, plusieurs procédés, comme l’enseignement visuel, les sciences naturelles, la méthode phonétique et autres, provoquent le dégoût et la risée et ne sont pas acceptés des élèves.

« Nous nous sommes mis à chercher les sujets et les procédés acceptés volontiers par les élèves et nous avons trouvé ce qui constitue une méthode d’enseignement. Mais cette méthode prenait rang avec toutes les autres, et la question : pourquoi est-elle meilleure que les autres ? restait également irrésolue.

«… À cette époque je ne trouvai, dans la littérature pédagogique ni sympathie ni antagonisme, ce fut l’indifférence la plus absolue pour la question que j’avais posée. Il y eut quelques objections sur des questions de détails, sur des petites choses, mais la question elle-même, évidemment, n’intéressait personne. J’étais jeune alors et cette indifférence m’attristait. Je ne comprenais pas qu’avec ma question : Que faut-il enseigner et comment enseigner ? j’étais semblable à un homme qui, par exemple, dans une réunion de pachas turcs qui discutent les moyens de faire rendre au peuple le plus d’impôts, proposerait la question suivante : Messieurs, pour savoir de qui et combien prendre d’impôts, il faut d’abord résoudre cette question : sur quoi est basé notre droit de percevoir des impôts ? Il est évident que tous les pachas continueraient leur discussion sur les moyens de prélever