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VIE ET ŒUVRE

clairement combien, dans ces questions, Tolstoï était étranger à tout amour-propre, combien il était prêt à reconnaître son erreur, ne se guidant dans ses actes que du désir d’être le plus équitable possible.

Une propriétaire, Mme Zaslonine, se plaignit à l’assemblée que Tolstoï avait délivré illégalement un passeport à son domestique. Tolstoï, qui assistait à l’assemblée, au cours de la discussion reconnut l’erreur qu’il avait commise et proposa d’indemniser la propriétaire pour le préjudice qu’il lui avait causé.

Mais toutes les affaires ne se terminaient pas aussi bien.

Tolstoï, qui défendait les droits du peuple, devait soutenir une lutte vigoureuse contre la bande des planteurs qui, de toutes leurs forces, défendaient les anciens droits et les abus. Ainsi entre le propriétaire Ossipovitch et ses anciens serfs s’éleva le différend suivant : Une partie du village ayant brûlé, le propriétaire ne voulut pas permettre aux paysans de rebâtir au même endroit ; il exigeait qu’ils reconstruisissent ailleurs, et il ne leur donnait pas les subsides nécessaires pour leurs bâtisses et ne les dispensait pas de la corvée pendant qu’ils travaillaient à réparer le désastre dont ils avaient été victimes.

Tolstoï, d’une part, trouvait légitimes toutes les exigences des paysans, d’autre part, il voyait la situation précaire d’un petit propriétaire ruiné et