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VIE ET ŒUVRE

dans ce cas, comme en plusieurs autres, la décision de Tolstoï fut cassée. L’assemblée prit parti pour la propriétaire et l’affaire fut portée à la chancellerie des Domaines. Par bonheur, dans la chancellerie, on était favorable à l’activité de Tolstoï, et, comme elle l’avait déjà fait plusieurs fois, elle confirma la décision de l’arbitre.

Marc Grégoriev fut donc libéré et sa femme obtint une indemnité pour les coups qu’elle avait reçus.

Très intéressante aussi l’affaire des dégâts commis par les paysans dans les champs du propriétaire Mikhailovsky.

Les paysans labouraient les champs de leur propriétaire. Pendant le repos, leurs chevaux endommagèrent le champ du propriétaire voisin. Celui-ci se plaignit à Tolstoï.

Tolstoï, tout d’abord, proposa au propriétaire de pardonner cela aux paysans, espérant que cette clémence améliorerait un peu les rapports entre le propriétaire et les paysans qui avaient des raisons d’être mécontents de lui. Le propriétaire n’y consentit point et exigea l’expertise du dommage et une amende, dont il fixa lui-même le chiffre à quatre-vingts roubles. Pour cette affaire, on écrivit une littérature entière. Le propriétaire Mikhailovsky, dans sa plainte à l’assemblée, décrivit ainsi les actes de Tolstoï : « Après cela le comte Tolstoï est venu au bourg Panino, il choisit trois paysans du village le plus proche, Borodino, comme experts, et partit avec eux dans le champ endommagé. Les