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VIE ET ŒUVRE

rie Davidov, je ne l’ai pas reçue. Et maintenant, à toute cette histoire, de profundis[1] ! »

À propos de cette lettre à Tolstoï, dont il est fait mention dans la lettre de Tourgueniev à Fet, nous trouvons dans le journal de Léon Nikolaievitch la note suivante :

« Octobre. Hier j’ai reçu une lettre de Tourgueniev où il m’accuse de raconter qu’il est un lâche et de répandre des copies de ma lettre. Je lui ai écrit que tout cela ce n’est que des bêtises, et, de plus, j’ai ajouté les lignes suivantes : « Vous me dites que c’est un acte malhonnête. Autrefois vous avez voulu me frapper au visage, et moi, je m’avoue coupable, je vous demande pardon et renonce au duel. »

« Cette lettre, ajoute la comtesse Tolstoï dans ses notes, était écrite sous l’influence d’un sentiment qui peut s’exprimer ainsi : Si Tourgueniev n’a pas de dignité personnelle, d’honneur vrai, s’il lui faut l’honneur pour le public, alors voilà une lettre, car moi, Léon Nikolaievitch, je suis au-dessus de cela et méprise l’opinion publique. M. Tourgueniev répondit par un acte de faiblesse : il répondit qu’il se déclarait « satisfait ».

Dans une autre lettre à Fet, du 7 janvier 1863, Tourgueniev écrit de nouveau sur le même sujet :

« Et maintenant, avez-vous vu Tolstoï ? Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai reçu la lettre qu’il m’a envoyée par la librairie Davidov (voilà bien l’exactitude

  1. Fet, Mes Souvenirs, première partie, page 381.