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LÉON TOLSTOÏ

Il m’est insupportablement triste de penser que j’ai un ennemi. » Cette lettre fut adressée à Pétersbourg au libraire Davidof, qui était en relations d’affaires avec Tourgueniev. »

Cette lettre, on ne sait pourquoi, ne fut pas transmise immédiatement à Tourgueniev, qui dans ce temps était ému par certains bruits ineptes, dont il parle comme il suit dans sa lettre à Fet, datée de Paris, 8 novembre.

« À propos, encore un dernier mot de la malheureuse histoire avec Tolstoï. En traversant Pétersbourg j’ai appris par des « gens sûrs » (oh ! ces « gens sûrs ! ») qu’à Moscou on se passe des copies de la lettre que m’a adressée Tolstoï (la lettre dans laquelle il me « méprise »), et que ces copies sont répandues par Tolstoï lui-même. Cela m’a mis en fureur et je lui ai envoyé d’ici une provocation pour dès mon retour en Russie. Tolstoï m’a répondu que la circulation des copies est une pure invention, et il m’a envoyé la lettre dans laquelle, après avoir rappelé comment je l’ai offensé, il me demande de l’excuser et renonce au duel. Avec cela l’affaire doit naturellement être close ; et je vous demande de lui dire (puisqu’il m’écrit qu’il regarde comme une offense tout ce qui s’adresse à lui venant de moi) que je renonce moi-même à toute provocation et que j’espère que c’est maintenant une affaire réglée pour toujours. Sa lettre (d’excuse) je l’ai détruite, et l’autre, celle qui, d’après ses paroles, m’était envoyée par la librai-