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LÉON TOLSTOÏ

sance du fils du célèbre pédagogue Disterveg, directeur du séminaire. Il pensait trouver en lui un homme éclairé, affranchi de tout préjugé et ayant acquis par une pratique de plusieurs années des opinions pédagogiques originales. Mais il trouva, selon sa propre expression, « un pédant froid, sans cœur, qui pensait guider et développer l’âme des enfants avec des règles et des préceptes ».

Pendant l’heure qu’ils employèrent tous les deux à discuter des questions scolaires et d’éducation, le sujet de leur conversation fut principalement entre les différences des conceptions : éducation, instruction, enseignement :

« Disterveg parlait avec une ironie méchante des gens qui séparent ces conceptions, qui pour lui se confondaient en une seule. Et en même temps, nous parlâmes et de l’instruction et de l’éducation et nous nous comprîmes très bien[1]. »

Nous verrons plus tard que Tolstoï était mécontent non seulement des opinons de ces pédagogues, mais de toutes les méthodes qu’il lui fut donné de connaître dans les écoles de l’Europe occidentale, et que, dans ses occupations pédagogiques, à Iasnaia Poliana, il ne profita de l’expérience acquise par lui en France, en Angleterre, en Allemagne, que pour marcher dans une voie plus indépendante.

Berlin fut la dernière ville où s’arrêta Tolstoï.

  1. Œuvres complètes du comte L.-N. Tolstoï. Édition P.-V. Stock, tome xiii.