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LÉON TOLSTOÏ

d’Eckermann, à quelques pas de la maison de Goethe. Et les deux enfants voyaient souvent le vieillard assis près de la fenêtre. Mais ils désiraient vivement l’approcher et ils demandèrent au bon Eckermann de leur procurer cette occasion. Et une fois, en été, en 1828, Eckermann laissa entrer les deux garçons dans le jardin de Goethe, par la porte de derrière. Le poète, en redingote claire, se promenait dans le jardin. Quand il aperçut les collégiens, il s’approcha d’eux, leur demanda comment ils s’appelaient, ce qu’ils comptaient faire plus tard et leur conseilla de bien travailler, puis s’éloigna.

« Leur conversation n’avait eu rien de particulier, mais Stoetzer qui, bon maître d’école et honnête homme, obtint dans sa vie beaucoup d’honneurs, n’eut jamais de joie plus grande que le souvenir de cette conversation avec le plus illustre de ses contemporains. »

Ensuite Tolstoï se rendit à Gotha, où il visita encore des jardins d’enfants de Froebel, et où il fit connaissance de pédagogues réputés. À Iéna, Tolstoï fit la connaissance du jeune mathématicien Keller et le convainquit de partir avec lui en Russie pour l’aider dans son œuvre pédagogique. Puis il alla à Dresde, pour quelques jours, où, de nouveau, il rencontra Auerbach. Il inscrit dans son journal la note suivante :

« 21 avril. Dresde. Auerbach est l’homme le plus charmant : Ein Licht mir eingefangen. Ses récits : sur le Juré, sur la Première impression de