exercice. Il se mit à marcher entre les bancs, prenant tour à tour les cahiers des élèves et regardant ce qu’ils écrivaient et comment ils écrivaient.
« Je restai sur la chaire pour ne pas distraire les enfants.
« Quand le devoir fut presque achevé, l’étranger me dit :
« — Pourrai-je emporter ce travail, il m’intéresse beaucoup.
« Cette fois, c’est trop ! (Das ist doch starck !) » pensai-je, mais je lui répondis poliment que ce n’était pas possible, que les enfants avaient acheté un cahier pour eux, que chaque cahier coûtait dix centimes, que Weimar était une ville pauvre et que les parents seraient mécontents d’être obligés d’acheter de nouveaux cahiers.
« — On peut arranger cela, dit-il, et il sortit.
« Je me sentais mal à l’aise, et fis chercher mon ami le directeur Monhaupt, lui demandant de venir dans la classe, car il s’y passait quelque chose d’extraordinaire.
« Monhaupt vint :
« — Tu m’as joué un joli tour, lui dis-je. Tu m’as envoyé je ne sais quel original qui veut emporter les cahiers des élèves.
« — Je ne t’ai envoyé personne, dit Monhaupt.
« — Mais tu es le directeur du séminaire, et c’est un séminariste qui l’a amené.
« Alors Monhaupt se rappela qu’en son absence était venu chez lui un fonctionnaire important qui