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VIE ET ŒUVRE

gique, original, issu du peuple, fit sur Léon Nikolaievitch une très forte impression qui eut probablement de l’influence sur le développement de ses idées. Léon Nikolaievitch m’a raconté que Proudhon lui avait laissé l’impression d’un homme très fort, ayant le courage de son opinion. L’aphorisme très connu de Proudhon : la propriété c’est le vol, peut servir d’épigraphe à n’importe quelle œuvre économique de Tolstoï. À Bruxelles, Tolstoï fit aussi visite à l’historien polonais et homme d’Etat Lélevel qui, déjà très vieux, vivait dans ce temps à Bruxelles, dans une grande misère. C’est à Bruxelles que Léon Nikolaievitch écrivit la nouvelle Polikouchka.

Le 13 avril, Tolstoï quitta Bruxelles, et, par l’Allemagne, revint en Russie.

En route il s’arrêta d’abord à Weimar, où il fut l’hôte de l’ambassadeur de Russie, Von Maltitz. Celui-ci lui fit faire la connaissance du Maréchal de la cour, Beaulieu-Marconnet, qui, à son tour, le présenta au grand-duc Charles-Albert. Maltitz lui procura aussi l’autorisation de visiter la demeure de Goethe, alors fermée aux simples mortels, et le 16 avril il fit cette visite.

Mais Tolstoï s’intéressait surtout aux jardins d’enfants de Froebel, dirigés alors par Mina Schelhorn, élève de Froebel. Elle satisfit avec joie la curiosité du comte russe sur son maître et le fit assister aux travaux et aux jeux des enfants.

Le docteur Von Bode a publié récemment, dans